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Publié par Agnès, Marc

Le duel

En 1972, pendant la guerre froide, un adolescent sans problème et passionné de cinéma est sauvagement assassiné lors d’une projection. Il n’y a aucun témoin et l’enquête se présente difficile pour Marion et son collaborateur Albert.

Pendant ce temps, Reykjavik, la capitale islandaise vit au rythme du championnat du monde d’échecs qui oppose un russe et un américain.

Y a-t-il un lien entre ces deux évènements ?

L’auteur va nous tenir en haleine pendant tout le livre en nous rappelant des faits historiques comme l’épidémie de tuberculose qui a dévasté l’Islande et qui a touché Marion pendant son enfance.

On a hâte de découvrir le mobile et l’assassin de Ragnar et on quitte les personnages du roman à regret ; ils nous sont devenus familiers et attachants au fil de l’enquête.

Agnès C.

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Pour quelle raison ce jeune homme, habitué des salles de cinéma de Reykjawík qu'ils fréquente assidument, a-t-il été retrouvé assassiné par une ou des mains expertes et discrètes lors d'une séance au Hafnarbio, petite salle où il avait ses habitudes?

Nous sommes en 1972, et la capitale islandaise est devenu pour quelques jours capitale mondiale, lieu emblématique des affrontements de la guerre froide qui se joue autour d'un plateau de 64 cases. La ville s'est remplie d'étrangers pour assister au duel entre les deux plus grands joueurs d'échecs de l'époque, l'américain Bobby Fisher et le russe Boris Spasky. Public, presse, services de sécurité et plus sont omniprésents et parasitent l'enquête qu'essaye de mener la commissaire Marion Briem, elle même solitaire et pas toujours appréciée de ses collègues. Se saisissant des indices les plus ténus, de son intuition, de ses ressentis et de ses impressions, avançant pas à pas, avec parfois de la chance, Marion, elle même assaillie par les souvenirs personnels que semble avoir fait remonté l'affaire, acquiert la conviction que cette mort absurde est étroitement liée au duel qui se joue entre les deux joueurs d'échec, et au delà entre les deux puissances et leurs services...

Illusions et imagination débordante ou flair et méthode? La solitude du joueur d'échec au milieu de la foule des passions et des intrigues ou celle du malade face au reste du monde est aussi celle de l’enquêtrice face aux secrets et aux intrigues qui se déploient dans les zones d'ombre de la mise en scène diplomatique et politique.

Avec une maîtrise digne des joueurs d'échec qui enchaînent leurs coups, Indridason nous fait navigué d'un duel à un autre, celui d'une jeune fille contre la tuberculose, celui des joueurs d'échec, celui des agents aux services des deux super-puissances et celui qui existe parfois en chacun des personnages entre ce qu'il savent devoir faire et ce qu'on attend d'eux.

Récit policier classique, roman d'apprentissage et roman d'espionnage, il y a un peu de tout ça dans ce dernier opus d'Arnaldur Indridason. Et c'est d'une main sûre qu'il nous conduit au sein de ce dédale sans nous y perdre, même si les chose ne sont pas toujours celles que l'on croit.

Pour ceux qui sont fans des aventures du commissaire Erlendur et qui le regretteraient, une petite surprise les attend au détour d'une page...

Marc O.

Le Duel
Arnaldur Idridason

traduit de l'islandais par Eric Boury

Métailié, 2014

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