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Voici un livre totalement atypique dans la production littéraire actuelle et presque inclassable, qui mélange finement tous les genres : à la fois narration romanesque, débat philosophique, récit épistolaire, extraits de poésie etc.

Dans ce livre (paru en 2002 mais qui vient d'être traduit), Goldberg n'est pas un musicien, mais un écrivain vieillissant, qui dans l'Angleterre géorgienne, accepte de tenir compagnie au comte Westfield, son contrat lui imposant d'improviser chaque soir un texte personnel, pour que ce dernier arrive enfin à s'endormir.

Ce n'est donc pas un livre sur Bach, mais sa construction -savante- s'apparente bien à celle de la fugue : le thème de départ s'élargit et se décale de cercle en cercle pour aboutir à 30 variations qui peuvent presque donner lieu à une lecture autonome.

L'auteur, en effet, à l'imagination aussi fertile que son érudition est étendue (il est enseignant-chercheur) nous ouvre toute une boite de Pandore où apparaissent des ruines néolithiques, des papillons dans la tête, l'enfant sauvage, un roi et même Dieu, où l'on peut croiser Shakespeare , John Donne, Paul Klee, dans de multiples jeux de miroirs.

La fantaisie et l'humour, le style allègre, parfois volontairement désuet, est cependant au service d'une réflexion stimulante sur la poursuite de l'amour, les illusions et les désillusions du mariage, les jeux de langage, la recherche d'un sens de la vie , et la place centrale qu'occupe la littérature.

C'est, au final, un questionnement sur le degré de liberté que nous possédons , et sur la manière d'aborder cette interrogation.

Un livre teinté de mélancolie mais vivifiant, que l'on peut déguster d'une traite ou lire et relire.

Nicole B

Goldberg : Variations

Gabriel Josipovici

Quidam Éditeur

Goldberg : Variations
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