L'administrateur provisoire
Ce deuxième roman d'Alexandre Seurat reprend le sujet du secret de famille et de la collaboration déjà évoqué dans la littérature. Pourtant ce roman , loin d’être seulement un témoignage, aborde le sujet de façon originale et bouleversante.
Quand il apprend que son arrière‐ grand‐ père, Raoul H, a travaillé au Commissariat général aux questions juives en tant qu’administrateur provisoire, le jeune narrateur n’a de cesse de rechercher les indices familiaux et de dépouiller les archives pour peu à peu découvrir avec dégout qui était cet aïeul qui pose sur les photos d’ un air autoritaire, celui qui gère et spolie les biens des Juifs. Il est tout aussi accablé par l’indifférence de son entourage, justifiée par des « c’était toute une époque .. », autre indignité. Déchiré aussi par la mort de son jeune frère qui meurt tout seul, là‐bas, tout près.
Le roman pose aussi la question qui le hante, celle de sa propre culpabilité.
On apprécie l’écriture, dépouillée, concise tel un constat administratif. Les sentiments perlent avec pudeur.
JB
L'administrateur provisoire
Alexandre Seurat
La Brune au Rouergue