Il se passe quelque chose
Nous connaissons bien Jérôme Ferrari au Grain des Mots. Il était venu nous
parler de son très beau livre intitulé "Où j'ai laissé mon âme" ( Actes Sud). C'était avant qu'il n'obtienne le prix Goncourt en 2012 pour "Le Sermon sur la chute de Rome " édité également chez Actes Sud. Cette fois-ci il nous donne à lire un recueil de chroniques.
De janvier 2016 à juin de la même année, chaque semaine, pour La Croix il écrit sur les thèmes les plus divers. Tous faisant écho à notre immédiate actualité qu'il s'agisse de la liberté d'expression de la presse, de la pratique des commémorations, de l'idée de repentance ou encore de l'usage "des éléments de langage" chers à la sphère politique.
Comme il le dit fort à propos, et d'aucun qui bavarde, incontinent, ferait bien d'en adopter le principe, ce n'est pas parce qu'un écrivain écrit des livres avec quelque succés qu'il doit s'autoriser à pérorer.
Chacun y gagnerait en pertinence si ce n'est en modestie et le lecteur ne serait point enseveli sous les rodomontades de gribouille. C'est ce que Castoriadis nommait "la montée de l'insignifiance".
Mais revenons à nos chroniques : l'auteur prend avec bonheur ses distances avec "ces pitoyables machines à produire du discours de plus en plus vide et péremptoires"
Ce à quoi, un tant soit peu attentifs, nous ne pouvons que souscrire.
CB
Il se passe quelque chose
Jérome Ferrari
Actes Sud