Un garçon convenable
Roman indien qui se déroule en 1950, écrit non pas en hindi mais en anglais, Un garçon convenable eut un succès mondial en 1993.
Vikram Seth, l'auteur, admire Jane Austen, Thackeray et Tolstoï.
« A 19 ans ma fille, il est temps de te marier, tu vas épouser un garçon convenable, que je te choisirai ».
Mais Lata est une jeune fille intelligente et sensible, elle renâcle. Choisira-t-elle le poète musulman donc honni par sa mère ? Le dilettante ? Ou l’homme d’affaires fabricant de chaussures alors que le cuir est impur ?
Voilà un excellent prétexte pour peindre une fresque de 1500 pages sur les grands propriétaires terriens lampedusiens et les paysans escroqués de leur dernier lopin, sur les politiciens et les courtisanes, sur les tartuffes hindous ou musulmans et les intellectuels de Calcutta aussi spirituels que snobs. Sur les femmes qui souffrent mais soumises et traditionalistes, et les jeunes filles qui relèvent la tête.
Le critique Pierre Lepape avait reproché à ce livre d’être bourré de stéréotypes sur l’Inde. Bien au contraire. À l’inverse de Salman Rushdie, l’auteur a choisi le « réalisme non magique » (appelons-le ainsi), et l’a poussé très loin. Il s’est immergé dans tous les milieux par périodes de deux mois. Lui qui parle hindi et bengali, a appris l’ourdou. Se retrouvant à court d’argent, il s’installa chez ses parents à Delhi pour écrire onze heures par jour pendant six ans.
Pour les amateurs de longs romans ambitieux, voici un maître-livre.
PB
Un garçon convenable
Vikram Seth
Livre de poche