37, étoiles filantes
Ce livre, c’est d’abord une ambiance, celle du Montparnasse de 1937, « une drôle de période » (p181) , où le temps semble être suspendu, où l’on sent bien ce qui rôde tout autour, la montée du nazisme, la guerre d’Espagne, mais où règne une sorte d’effervescence insouciante. Dans cette ambiance on croise de grands noms du monde artistique et intellectuel de l’époque et de bien jolies jeunes femmes qui gravitent autour. Et en même temps on suit les tribulations d’Alberto Giacometti et de son frère Diego. Un Alberto en quête de reconnaissance et légèrement obsédé par les femmes, qui veut absolument casser la figure de Jean-Paul Sartre et qui ne parviendra qu’à casser ses lunettes.
Il y a beaucoup d’humour et de légèreté dans la narration, vivement menée, ce qui rend extrêmement présentes toutes ces étoiles filantes qui ont vécu cette époque avec une sorte d’insouciance d’autant plus nécessaire qu’elles savaient qu’elle était éphémère. Une façon également de redécouvrir un moment de la vie d’Alberto Giacometti et le rôle qu’a joué auprès de lui son frère Diego. Le plaisir de voir apparaître Henri Pierre Rocher que François Truffaut nous avait permis de découvrir et un portrait fort savoureux du Jean-Paul Sartre de l’époque ! Une lecture réjouissante.
F.J