Je suis ce que je vois
La donation d'Alexandre Hollan au musée Fabre de Montpellier est riche de plus d'une centaine d'œuvres.
Pour l'essentiel cet ensemble est composé (que l'on me permette le mot) de "portraits d'arbres" le plus souvent rencontrés du côté de Gignac, tout prè́s de nous donc. Cette proximité ne se résume (et c'est heureux) certes pas à une banale circonstance géographique. Un livre intitulé "Je suis ce que je vois" nous en dit bien autre chose. Le peintre interroge sans cesse cet échange parfois disert, confinant à l'exubérance d'autre fois, réservé comme en un pudique retrait.
"Les arbres sont des portes" nous dit A.Hollan (on se souvient ici des "portes de la perception" de A.Huxley...) et le travail des grands dessins d'arbres donne alors "la possibilité d'aller vers l'intérieur de ma propre subjectivité"
Ainsi donc, de quelque façon, le peintre, son regard, serait le sujet du motif? Pas exactement dans la mesure où le regard n'est en rien servile contemplation" il faut le faire danser, pour qu'il perde un peu de son poids,de sa rigidité." C'est en poète, en "voyant", qu'Alexandre Hollan commerce avec la nature dont il accueille au plus près de soi l'intime et silencieuse connivence.
CB.
Je suis ce que je vois
Notes sur la peinture et le dessin (1975-2015)
Alexandre Hollan
Po&psy a parte
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