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Que présenter ? Je butine, j’hésite et parce que je lis un livre "moyen" qui parle d’inondation, je repense à un bijou qui dort tranquille dans ma bibliothèque depuis des années, Les saisons de Maurice Pons, où l’eau avait beaucoup d’importance.

La première phrase d’abord, à déguster sans modération

 « Il arriva par le sentier de la cluse, vers le seizième mois de l’automne, qu’on appelait là-bas : la saison pourrie. »

Et de quoi est-ce que je me souviens ? qu’on me l’avait conseillé, j’avais vite compris que le monde se divisait en deux , ceux qui avaient lu Les Saisons et ceux qui allaient bientôt avoir le plaisir de le découvrir.

Le choc en le lisant, la langue parfaite pour décrire le trou du cul du monde, avec juste ce qu’il faut de grossièreté et d’impertinence, avec juste ce qu’il faut de beauté et de tranquillité. Les saisons est un livre qui raconte des choses horribles, qui décrit des gens horribles, dans un pays horrible… mais ce n’est pas un livre horrible, bien au contraire, on rit, on a envie de connaitre la suite, on n’est jamais dégouté. Les saisons, c’est comme Freaks de Tod Browning… c’est l’humanité au fond du trou, car les personnages sont drôles, attachants. Ce pauvre Siméon, venu se réfugier dans ce village de montagne après avoir vécu l’enfer et qui refuse tout simplement de voir l’enfer auquel les habitants du village sont soumis .

Alors je le reprends, quand même, il faut que je vérifie les vagues souvenirs et ces impressions persistantes. Je me souvenais que j’avais passé un bon moment…

Et je vous jure, tout est là, encore plus drôle, cocasse et monstrueux, dans tous les bons sens du terme, car les monstres ne sont jamais que les miroirs déformants de nos âmes aujourd’hui trop civilisées. Tout est là, l’écriture parfaite, à peine visible sous le propos. Tout est là, l’imagination débordante une fois qu’on a lâché l’idée du réalisme. C’est comme un de ces contes pour enfants qui nous faisaient frissonner avec jubilation : il y a des grenouilles, des ânes, des fontaines, des petites filles, des ogres et des ogresses (enfin, ils ressemblent à des ogres et à des ogresses). Tout est là, même les sujets les plus brûlants : le dérèglement climatique et l’accueil des étrangers.

F de B

Les Saisons

Maurice Pons

C. Bourgois

Les Saisons
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