La calanque de l'aviateur
Un roman délicieux et grave.
La narratrice est perdue : elle semble être en rupture et seule. Nous comprendrons plus tard ce qui l’amène dans ce village près de l’océan, avec un petit bagage contenant seulement des tee-shirts et un jean et des « cahiers de phrases ». Pour l’heure elle visite une ancienne mercerie, fermée depuis longtemps. Leena ne parle pas, elle a perdu les mots mais est mue par le projet d’ouvrir une librairie, et de se reconstruire.Dès son arrivée, elle fait de jolies rencontres de personnes prêtes à l’aider.On apprendra progressivement que son père est décédé, après sa mère. Comme elle, son frère est parti se reconstruire de son côté, au-delà de l’Océan, et pour lui c’est avec la musique.
Et dans cette mercerie fermée, elle trouve les traces d’un aviateur à travers des maquettes d’avion. Ancien soldat de la grande guerre, revenu « gueule cassée » cet homme a retrouvé goût à la vie en fabriquant des maquettes que sa sœur, la mercière entreposait dans son magasin.
Au fur et à mesure que le projet de librairie avance, on remonte le temps avec Leena (avec 2 E) et avec son frère Jeep (avec 2 E également), on entend la douleur de ces deux jeunes adultes qui ont perdu leur mère, puis leur père, on comprend le chagrin de leur père à la port de leur mère, et leur nécessité de renouer avec la famille de leur mère au-delà de l’Atlantique.
Nous suivons 2 histoires en parallèle, mais qui n’en font qu’une. Pour se reconstruire le frère cherche des notes de jazz quand elle, choisit des phrases.
De la douceur et de la gravité, une écriture poétique avec une langue assez originale, alternant différentes formes, de la prose et des vers.
C’est un roman qui emmène ailleurs et ramène aux questions fondamentales : la vie, la séparation, la mort mais aussi le désir, la beauté.
Le voyage est léger.
NB
Annabelle Combes
La calanque de l’Aviateur,
Éd. Héloise d’Ormesson