La jumelle H
"Normale". Telle nous apparaît la vie de cette famille allemande, la famille Hinner. Hans Hinner le père des jumelles Hilde et Helga est un nazi si l'on peut dire tranquille, confortable, besogneux, époux aimant, assuré de sa légitimité idéologique.
Il collabore activement, c'est sa raison sociale, à un journal qui propage au quotidien l'orthodoxie hitlérienne. La philosophe Hannah Arendt avait explicité la notion de "banalité du mal" c'est exactement de cela que Giorgio Falco nous parle. On spolie en toute quiétude une famille juive, quoi de plus juste?"
« La guerre éclate, il fait soleil. Helga et moi essayons les masques à gaz…C'est seulement pour jouer... dans quelques jours nous aurons gagné la guerre »
Las, après une vie bonhomme de serviteur discipliné du Reich"uber alles" Hans Hinner doit rapidement quitter l’Allemagne. Sur les côtes de Romagne il acquiert une pension de famille qu'il saura faire fructifier. Les affaires n'ont pas de nom dit-il, pas de patrie non plus.Les jumelles, plus exactement "La jumelle" tant elles exemplifient ce précipité d'existences grises qui se fondent en un tout voué à l'insignifiance, tant bien que mal "feront leur vie". En ces temps d'éruptions sporadiques des nostalgies nazifiantes la lecture de ce premier roman de G. Falco s'impose à nous non comme un devoir mais bien comme une nécessité.
CB
La jumelle H
Giorgio Falco
Verdier
Giorgio Falco