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"C'est peut-être cela la littérature : inventer une vie qui pourrait fort bien être la nôtre, inventer un double"(Vila-Matas/Le mal de Montano).

Henri Lehman est un universitaire. En soi, sauf pour David Lodge, cela ne peut constituer un prétexte suffisant à l'écriture romanesque.
Mais Henri est un universitaire qui voue un culte absolu à Ulysse le célèbre roman de James Joyce. Pesons bien nos mots. CULTE, ici il faut l'entendre au sens le plus radical, le plus dévastateur bref le plus irrémédiablement fou. Cet amour inconditionnel est adossé à une réelle érudition. Pas une manie, pas un geste, pas une frasque de son héros ne lui est inconnu. Cette connaissance pointilleuse, un rien jalouse, fait penser au très acharné travail d'un détective qui aurait engagé sa vie au service de la vérité, sachant pertinemment sa quête impossible. C'est ainsi que Henri un jour à Dublin (bien entendu) rencontre un certain Leopold Bloom strict homonyme du personnage pivot du roman de Joyce. Invention d'un double comme le suggère Vila-Matas, vrai/faux Leopold, imposture, aveuglement volontaire?

Henri hébergera sa "trouvaille" qui se révèle être un coucou abusant de l'hospitalité aveugle de son bienfaiteur. Nous n'avons pas dit que Madeleine l'épouse d'Henri lassée d'être, si l'on peut dire, reléguée en annexe de l'envahissante vie de papier d'Ulysse a pris ses distances. Une belle lettre au tout début du roman en témoigne.
Il faut lire le livre de Michel Levinet qui nous ouvre bien d'autres passionnantes perspectives, bien d'autres chemins de traverse…
CB.

Le fou d’Ulysse
Michel Levinet
Éd Complicités

Le fou d'Ulysse
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