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Un superbe ouvrage pour entrer dans le monde de P. Soulages

 

Ce livre nous propose un dialogue échelonné sur une période allant de 2001 à 2010 avec une journaliste qui fréquente l’oeuvre de Soulages depuis longtemps et nous fait pénétrer dans l’univers de ce peintre non du noir comme on le présente souvent, mais de la lumière. Outre les références à son enfance, à l’influence des Causses, aux dolmens et au climat de l’Aveyron, il nous ouvre une réflexion sur la création et l’art. Car Soulages ne nous parle pas que de lui, mais aussi des différents artistes, écrivains, poètes qui le nourrissent.

C’est une lecture qui coule, avec bonheur, où j’ai eu l’impression d’entendre sa voix. Avec ces entretiens vous suivez la biographie de P. Soulages et sa démarche artistique mais vous apprenez également comment sur le plan technique il a travaillé à la réalisation des vitraux de Conques.

Alors que certains artistes peinent à parler de leur travail ou de leur oeuvre, P. Soulages est très à l’aise avec la langue et évoque nombre d’auteurs et d’oeuvres littéraires, et m’a fait découvrir un poète du X°s Guillaume IX d’Aquitaine, dont un poème sur le mystère de la création qui, je dois l’avouer, depuis me tourne dans la tête Je ferai un poème de pur rien.

J’ajouterai que le livre contient quelques reproductions de qualité, des photos de mise en place d’expositions et quelques portraits de P. Soulages.

En recherche permanente « c’est ce que je fais qui m’apprend ce sur je cherche » dit-il, ce vieux monsieur nous entraine dans sa vitalité d’action et de recherche. Imprégné de lectures, questionné par le monde dans lequel nous vivons, il explique que sa peinture reflète une sorte une nécessité : quand il a terminé un tableau, il constate que « ce que j’ai fait il fallait que je le fasse ».

Ce peintre et son oeuvre sont pour beaucoup mystérieux, difficiles d’accès. Dans ce dialogue, il nous livre sa définition de l’oeuvre d’art comme une présence, avant toute chose  : « La présence c’est que j’attends d’une oeuvre. C’est le moment où, face à elle, on se sent vraiment vivant ». Le tableau crée un espace dans lequel le spectateur prend sa place, librement.

Faites l’expérience de vous promener devant les tableaux de Soulages au musée Fabre (oui, bientôt nous pourrons de nouveau le faire!), et devant le dépouillement que nous propose Soulages et qui nous rappelle les Grands Causses , vous ferez une expérience inédite, en vous laissant porter par la lumière, une rencontre : « j’abandonne ma peinture au regardeur».

NB

 

Pierre Soulages : Outrenoir

Entretiens avec Françoise Jaunin.

La bibliothèque des Arts, Lausanne , 2012

 

 

 

 

Pierre Soulages Outrenoir
Pierre Soulages

Pierre Soulages

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