Le jour baisse

La lumière embrase nombre des livres de Charles Juliet.

Un précédent volume de son journal ne s'intitule t-il pas "Lumières d'automne" ?

N'omettons pas ici de rappeler à notre mémoire ces quatre très belles lettres écrites pour une amie sobrement serties "Dans la lumière des saisons". Le dernier volume (ultime ?) de notre auteur a pour titre évocateur et polysémique "Le jour baisse". Autant de livres de Charles Juliet, autant de passages de la lumière, de ses infinies nuances, autant de variantes de sa lumineuse palette.

Depuis des décennies il connaît cette impérieuse injonction à l'écriture de son journal, il s'en étonne même, "ce journal que je tiens, je le tiens depuis plus de quarante-cinq ans! Incroyable!" constate t-il comme sidéré d'une telle constance, d'une telle fidélité à soi. Quasi simultanément parait comme en réponse au dixième tome du  journal (point/contre-point) une anthologie poétique personnelle intitulée "Pour plus de lumière". Bien entendu, "Le jour baisse" s'entend loin de tout ressentiment, cette passion triste, mais plutôt comme le constat de l'évidence de la vieillesse, un fait, certainement pas une fin. Pour dire cela, la grâce des rencontres, le plaisir des conversations, le bonheur et aussi les déceptions des échanges, il faut trouver les mots.

"Expérience fondamentale, fondatrice... chercher le mot juste…" Et qu'est-ce-que le mot juste? Sinon ce qui soudain suspend le flux de la lecture, nous saisit, prend force d'évidence. Cette fois encore cet entretien infini avec soi auquel Charles Juliet nous convie accueille le lecteur en proche voisin. "Je me suis tenu à l'écart des modes…"

Occupons ce "hors champ" sans délai. 

CB.

Le jour baisse

Journal X

(2009-2012)

Charles Juliet

P.O.L