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Les sirènes annonçaient "... qu'aujourd'hui encore, la mer entrerait dans la ville". Une fondation confie à un jeune homme l'inventaire des papiers épars d'une traductrice à laquelle une distinction vient d'être attribuée pour l'ensemble de son travail. Par curiosité pour la personne mais peut-être plus encore pour la ville où il doit se rendre que pour la collecte de ces archives, il accepte.

Ce départ fait écho à son désir de s'absenter dit-il. Il s'installe en une sorte de résidence universitaire peu engageante, un rien délabrée rongée par l'abandon et l'humidité,une sorte de cloaque intime qu'il devra faire sien. L'état de cet inconfortable réduit, il le constatera bientôt s'avère une sorte de métaphore de la ville où désormais il doit inventorier l'œuvre de la traductrice. Il n'accèdera qu'à de maigres indices biographiques, quelques incertaines photos, quelques ténues traces de sa vie quotidienne. En fait rien n'assure que son travail intéresse encore la fondation. Il s'installe peu à peu en une sorte de monde flottant saturé par les caprices de l'eau, innervé par un fort sentiment d'incertitude.

De l'identité de la ville nous ne saurons que peu de choses, seuls quelques indices...Quant à celle de notre archiviste elle sera sujette au trouble, au vertige d'une altérité incertaine... ainsi cette ville comme posée sur le dos de la mer.

Un récit aux charmes subtiles à l'envoutante et sobre clarté. 

Christian B.

Dans la ville provisoire

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