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Il faut à nouveau saluer les Editions Bruno Doucey, et cette fois de nous avoir fait emprunter sur un mode léger, sur un rythme cadencé « Le pas d’Isis ».

Bruno Doucey a fait connaître plusieurs centaines de poèmes en langue étrangère. La mise en page en vis-à-vis strict et sans décalage du texte original, côté verso et de sa traduction en français, côté recto, marque bien, si nécessaire que la poésie c’est le mot, qu’en poésie on est toujours ramené au mot, et que si sens il y a à chercher, il prend forme par les mots.

Jeanne Benameur n’écrit pas dans une langue étrangère, mais l’importance du mot, de la langue est énoncée à chaque page : la langue du « pays perdu » dont elle est exilée, celle de la mère, celle, différente, du père et…la sienne propre qui fait se sentir être de quelque part.

« J’apprenais

à n’être nulle part

ailleurs

que dans les signes. »

Celles et ceux qui s’intéressent au processus de la création, qui s’interrogent sur l’inspiration dont on dote poétesses et poètes, qui se demandent aussi si cette plongée dans les mots et par leur biais la quête de soi n’éloignent pas du monde et des autres, vont trouver dans « Le pas d’Isis » un certain nombre de pistes.

Quand les mots viennent enfin

dans la simplicité de l’évidence

alors

je sais

comme Isis

que le corps du monde est là 

il apparaît

et je sens

la terre sous mes pieds

je peux enfin penser ce monde où je vis

et y prendre

ma place

 

Celles et ceux qui ont l’habitude de cocher les passages qu’ils aiment, de peur de ne pas les retrouver vont rapidement poser le crayon en pensant : tout est beau.

E.B

 

Le pas d’Isis

Jeanne Benameur

Éditions Bruno Doucey

Le pas d'Isis
Jeanne Benameur

Jeanne Benameur

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