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Franck Bouysse est un écrivain habité, un « homme peuplé » qui nous prend par la main et nous emmène dans un pays où le silence a une odeur, où il « finit par avoir raison de toutes les présences ».                                                                                                                                                                      Ce livre, c’est un livre-monde où deux personnages se frôlent, où deux histoires s’écrivent : celle de Caleb, le fils de la guérisseuse au sang corrompu, ombre de l’autre côté de la combe et celle d’Harry l’écrivain venu se ressourcer afin de pouvoir continuer à écrire. Deux histoires qui vont finir par se rejoindre.  Autour d’eux le silence, la brume et la neige et tout près, le village. Un village de taiseux où les secrets se gardent et où chacun s’observe. Nous avons l’impression d’être de l’autre côté du miroir, dans le monde des contes de notre enfance. Nous sommes véritablement au pays du réalisme magique.       

Et en même temps que se déroule l’histoire, Franck Bouysse, à travers le personnage d’Harry qui est comme son double, nous dit ce qu’est pour lui l’écriture. Il parle de « l’émotion brutale nécessaire au passage à l’acte », évoque la mésange bleue qui a sans doute été l’élément déclencheur de l’écriture de ce livre et qui a été capable « de le ramener à sa place dans le monde ». Il dit aussi que le véritable écrivain est celui qui « représente le monde aux couleurs de son âme » Il évoque El Otro, cet autre dont parle Borges et qui l’accompagne sans cesse. Et c’est sans doute cet Autre qui lui adresse la lettre magnifique sur laquelle se clôt ce livre incandescent  qui est un véritable accomplissement. Lettre qui se termine par ces mots :

" Tu as écrit…..       

……….Pour la mésange bleue,   

............................                                                                                                              

Pour une éternité, échapper à la mort,

Pour ce que tu ne savais pas et ne sauras jamais,

Pour l'invraisemblable vérité, elle t'appartient,

Pour l'homme peuplé que tu es devenu,

Nul ne sait quand nous nous reverrons.

Moi qui sais les ailleurs où s'enchâsse ton âme

Moi qui ai encore tant de noms à t'offrir, je ne signerai pas."

F.J                                                                                                                   

 

L’homme peuplé

Franck Bouysse

Albin Michel

L'homme peuplé
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M
Juste envie de prendre le temps lire ce bouquin de F Bouysse
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G
Cela donne vraiment envie de lire ce livre, merci!
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