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La narratrice, Jeanne, est parvenue à s'extraire des montagnes valaisiennes où elle a vécu une enfance qui a été un calvaire au quotidien . La violence physique de son père envers sa mère, sa sœur et elle, la cruauté de cet homme l'ont marquée à vie, tout comme l'indifférence, le silence face aux appels au secours lancés par une fillette qui tentait d'affronter un monstre, d'extirper la famille de l'enfer. Les mots du père et les scènes de violence terrible, le récit glaçant happent le lecteur et laissent peu de place à l'espoir de voir Jeanne se relever. C' est désormais une femme cabossée qui tente de se laver de l'enfer dans le Lac Léman en découvrant la natation, une survivante qui tente de se libérer de la honte, de la culpabilité, de la tristesse, de la colère en changeant de vie, de milieu social, en aimant plusieurs fois... Comment oublier ? Peut-elle oublier ? « Je suis la fille vide qui regarde mourir son père « dit -elle.
Ce roman nous questionne sur le poids du passé, sur les traumatismes de l'enfance, sur l'extrême difficulté, voire l'impossibilité d'effacer la tragédie que constitue une enfance détruite par la violence.
Malgré sa noirceur, l'écriture percutante et vive, l'épaisseur des personnages font de ce récit glaçant un vrai coup de poing littéraire.

M.P


Ce premier roman a reçu le prix du roman FNAC et le premier prix Goncourt des détenus .

 

Sa préférée

Sarah Jollien-Fardel

Éd. Sabine Wespieser

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