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 Camus ici et maintenant! Gageons que Mona Azzam, tant la période est propice aux vociférations comme aux-à-peu-prés, aux "vérités" à peine assenées déjà oubliées, sera en nombreuse compagnie quand elle fait le pari pas aussi osé qu'il n'y parait de renouer avec l'humanisme camusien. Il fallait bien en passer par un de ces fertiles artifices que seule la littérature permet pour nous donner à entendre à nouveau la voix de l'auteur du "Premier homme" récit inachevé,comme en suspend comme chacun sait.Et si le décès d'Albert n'était qu'officiel et si l'Histoire retorse à souhait nous avait encore une fois bernés ! Et si la mort donc n'était qu'une hypothèse,un inachèvement,une occurrence d'autant plus fragile qu'admise par tous.

Au jeu infini des probabilités le pari de Mona Azzam gagne en crédibilité, Camus, elle le sait, est là, pour nous et ce n'est que" mentir vrai"que l'affirmer.
         "Pourquoi ce chemin plutôt que cet autre?Où mène t-il pour nous solliciter si fort?" René Char, l'ami, le frère choisi, élu pourrait-on dire, ne s'y trompera pas. Il accompagnera, ainsi le veut Mona Azam, Camus à Saint -Brieuc chez Louis Guilloux, un ami fidèle lui aussi, à Paris, chez lui à l'Isle-sur-la-Sorgue, à Alger, avant tout à Alger,le premier éblouissement de l'enfant éternel,les commencements de l'homme puis le feu roulant de Tipaza ! On sait l'amour de ces deux là Maria-Albert, de sa retraite obligée, douloureuse, il lui écrit, elle "sa frégate", on l'imagine sans peine dire cela, éperdu et lucide. La lucidité, ce n'est certes pas la mièvrerie parfois de la bienveillance, Camus est un témoin attentif à toutes les outrances assassines, cela lui aura valu bien des inimitiés des haines féroces, tenaces , apanages des totalitarismes, lesquels n'ont pas de patrie. Et d'oser le dire il fut cloué au pilori des idéologies dominantes ou s'imaginant dominées. La presse, de gauche par proximité, de droite par nécessité parfois,fut le territoire qu'il occupa et qu'il fréquente encore car Mona le dote d'un nom d'emprunt, Alexandre, elle lui prête ses mots nourris de sa longue et patiente affinité avec l'oeuvre camusienne,"son" Camus comme elle le dit volontiers, appropriation élective si il en est. Lire Camus tel que nous le lisons ici nous fait cruellement mesurer le hiatus évidant avec la vacuité souvent navrante des "faiseurs d'opinion" hérauts de l'insignifiance voire d'une certaine vulgarité assumée.Nous devons à "L'espoir du monde" l'effet bénéfique que procurerait un antidote au maux des temps présents et la virtuosité de ce texte d'une réelle originalité ne nous fait pas un instant douter de l'identité de son auteur.
Incontestablement une réussite !

C.B
 

Camus, l'espoir du monde

Mona Azzam

Éd. d'Avallon

Camus, l'espoir du monde
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