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Ce livre de Neige Sinno, même s’il est en lice pour le Goncourt, n’est pas un roman. Ce n’est pas non plus un récit sur le viol, viol commis par son beau-père arrivé dans sa vie quand elle avait six ans, qu’elle a refusé d’appeler papa et qui a abusé d’elle pendant sept ans. Ce livre, c’est un choc. C’est une exploration, un questionnement sur la nature du viol, une volonté de comprendre, une réflexion sur l’emprise et la domination, et au-delà, sur la nature du Mal. «  Le témoignage est un outil d’analyse, dit-elle, mais un outil bien affûté arrive jusqu’à l’os. Et quand on touche l’os, la littérature n’est pas loin »

Ce livre, c’est un désir de comprendre :                                             

- Pourquoi m’est-il arrivé ça ?                                                           

- Pourquoi moi ?                                                                                          

- Pourquoi est-ce que ça recommence ?                                           

Elle tente de démonter la stratégie de l’agresseur, dire comment il manipule  la victime, la culpabilise et l’isole. Elle met à distance les faits en convoquant la littérature et la sociologie.  Et si l’on peut penser que l’art est une thérapie Neige Sinno répond que l’idée de faire de l’art avec ce matériau biographique la révulse. Elle dit aussi que si elle a voulu croire que la littérature pourrait la sauver, en fait c’était un leurre. « La littérature ne m’a pas sauvée, je ne suis pas sauvée. »

Et elle termine par ces mots : « Apprendre à rester sur le seuil de ce monde, voilà le défi. Marcher comme des funambules sur le fil de nos destinées. Trébucher mais, encore une fois, ne pas tomber. Ne pas tomber ».

F.J

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