Le grand ordinaire
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« Le grand ordinaire »
de Jérémy Chambers
Traduit de l'anglais (Australie) par Brice Matthieussent
Grasset
Sud Est de l’Australie, une petite ville dans les vignobles.
Smithy ne boit plus , il dit les visages burinés et tordus par la chaleur, la terre rouge, les mains fendues qu’on soigne en crachant, la violence du vide, le silence envahi par le cri des corbeaux qui noircissent le ciel, la morsure des pelles qui fait saigner la terre, les odeurs de sueur, de bière et de gnôle, l’ordinaire et sauvage existence de ces hommes qui travaillent et qui se saoulent, pour se retrouver et se perdre, pour atteindre « le silence de leur âme », dans des pubs qui gardent l’empreinte des corps qui se cognent
Smithy ne boit plus et cette distance abolit la normalité
Smithy ne boit plus, Smithy est vieux mais il voit la beauté du mouvement de la lumière, il se souvient et il rêve pour rattraper celui qu’il n’a pas su être
Lorsque Charlotte entre dans sa vie, ses gestes, ses silences et ses mots accueillent cette autre solitude et l’histoire s’écrit, récits en écho de deux enfances où les grenouilles tombent en pluie, où l’amour éblouit le réel et s’effiloche en désillusions
Magnifique premier roman australien de Jérémy Chambers, une écriture qui tranche, brûle et nous éblouit
Monique M