Le palais des deux collines

⁸Comme dans un palais où l'on pousserait des portes ouvrant sur des espaces inconnus, peuplés d'esprits, d'odeurs de cuisine, de couleurs chatoyantes et minérales, ce texte nous invite à nous perdre dans de multiples entrées pour y retrouver au fil d'un récit qui divague entre onirisme et réalité, Faysal le narrateur, Nawal sa grand-mère, et le son sifflant des wiswis...

C'est l'histoire d'un homme orphelin de toute sa tribu, qui a quitté son amant, pour s'installer seul, dans un palais qui s'effondre, alors que dans la vallée l'envahisseur gagne du terrain.

C'est l'histoire d'un pays, un non-lieu appelé Cisjordanie, un « pays abricot » ( la saison des abricots est si courte, qu'elle semble un mirage), un pays adoré et maudit. La Palestine que Faysal a quitté il y a longtemps, et qu'il retrouve avec les souvenirs qui viennent le visiter, le catapulter dans un passé sombre, et un avenir qui s'annonce encore plus dénué de futurs possibles .

C'est l'histoire, comme un conte de grands-parents, de tantes et d'oncles, de cousins, aux destins chaotiques, aux secrets tordus, aux anecdotes désopilantes...

Chant/poème d'amour, de colère, de haine, à l'égard d'une terre qui distille trop de souffrance.

L'écriture est vibrante d'une poésie tour à tour allégorique ou très crue, avec de petites phrases qui coupent au plus vif, et maintient le lecteur sous pression.

Ce roman a obtenu le prix des Cinq Continents en 2021.

MLMT

Karité Kattan sera sur le stand du Grain des Mots pour la Comédie du Livre le samedi 17 après-midi 

Le palais des deux collines

Karim Kattan

Éditions Elyzad