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À la ligne est le premier roman de Joseph Pontus.

Pour rejoindre la femme qu’il aime, un homme au parcours atypique (hypokhâgne, khâgne puis éducateur en région parisienne) part pour la Bretagne et ne trouve pas de travail dans son domaine. Alors il embauche, « pour les sous » dit-il, comme intérimaire dans une conserverie de poisson puis dans un abattoir. Et il nous raconte cette expérience qui a été pour lui comme une déflagration de travail à la ligne, on ne dit plus à la chaîne.                                                                                                                                    Ce livre c’est une sorte de journal de bord où il dit qu’il s’est pris l’usine "en pleine gueule". Il parle avec précision et aussi avec humour de ce travail où il faut trouver le bon geste, le bon rythme, où l’on passe de la crevette au bulot, du tofu aux carcasses de vaches, où l’on travaille de façon fractionnée à des heures impossibles. Travail que l’on ne peut supporter qu’en s’évadant.                                                                         Et lui, il tient grâce à ses souvenirs littéraires et musicaux ; il pense à Barbey d’Aurevilly, à Dumas, Apollinaire, Cendrars, Claudel, aux chansons de Barbara et Brel et surtout à Trenet, qu’il appelle le Grand Charles, dont le côté surréaliste (la folle complainte) et joyeux est un beau contrepoint au monde absurde de l’usine. Il ne retrouve un peu de sérénité que les fins de semaine avec son épouse et son chien mais il est épuisé.  Véritable odyssée, c'est un livre sur la fraternité qui nous fait, nous aussi, aller à la ligne parce qu’il est écrit sous forme d’un long poème en prose dont aucun mot n’est inutile et qui est d’une sincérité absolue. 

JB

 

À la ligne

Joseph Ponthus

La Table Ronde

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