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Dans « Le jardin sur la mer », Mercé Rodoreda, qu’on appelle avec raison la grande dame des Lettres Catalanes, nous parle, dans une prose délicate, d’un monde déliquescent, un monde en sursis qui n’est pas sans rappeler celui de Scott Fitzgerald ou celui de Tchekhov.        
C’est un long monologue, celui d’un vieux jardinier, veuf, attaché  à la propriété où l’intrigue se déroule, qui, pendant six étés, raconte un lieu, la villa sur la mer, une société et ceux qui la composent : les riches bourgeois qui viennent y passer l’été , les fêtes qu’ils organisent, les amis qu’ils invitent, les domestiques qu’ils font travailler.                               

C’est aussi l’histoire d’un jardin rempli de fleurs dont le jardinier prend un soin infini où tout pourtant va faner. Et c’est enfin celle d’un drame qu’on pressent et qui lentement arrive. Cette histoire pourrait sembler banale ou convenue mais elle transcendée par la musicalité de l'écriture et la magie opère.                                                                                       

                                                 

Les éditions Zulma ont eu la belle idée de publier ce livre avec une superbe couverture florale et deux autres traductions sont annoncées, celle de « Rue des Camélias » et de « Miroir brisé » qui est sans doute son chef d’œuvre. Aujourd’hui, « Le jardin sur la mer » permet de s’immerger dans l’univers de Mercé Rodoreda dont on connaissait « La place du Diamant » et dont en 1983, à l’annonce de sa disparition, Gabriel García Márquez disait : « Peu de gens, hors de Catalogne, savent qui était cette femme invisible qui écrivait, dans un catalan splendide, de beaux et durs romans comme on n’en trouve pas beaucoup dans les lettres actuelles »

F.J.

 

 

Le jardin sur la mer

Mercé Rodoreda

Traduit du Catalan par Edmond Raillard

Zulma

Un jardin sur la mer
Mercé Rodoreda

Mercé Rodoreda

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