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Avec Les Désoeuvrés, Aram Kebabdjian signe un premier roman impressionnant d’inventivité pour dévoiler brillamment le monde de l’art contemporain. Il imagine une série de portraits d’artistes fictifs, les uns, adulés, au sommet de la gloire, d’autres tourmentés par les affres, en tous les cas à l’abri des soucis matériels dans la cité mise à leur disposition . Autour d’eux gravite tout un monde empressé et foisonnant : galeristes qui construisent les réputations, critiques d’art, collectionneurs en vue toujours insatisfaits, fonctionnaires de la culture aussi. Aram Kebabdjian pousse l’imagination jusqu’à inventer les œuvres qui touchent les domaines les plus variés de l’art et aussi les plus inattendus et absurdes tels ces moustiques-papillons, cette autoroute menant nulle part ou une collection de procès-verbaux de plaintes futiles déposées chaque jour par l’artiste …La liste est longue, une œuvre par chapitre, soit trente-quatre en tout. Il les décrit minutieusement, en pense toute la démarche esthétique ainsi que promotionnelle : il est l’artiste ! On l’aura compris, le regard est caustique, sans complaisance, sur l’univers de l’art contemporain, tout en restant réaliste. Ajoutons que l’écriture est remarquable, jouant subtilement de l’ironie, s’amusant de l’absurde, trouvant toujours le trait juste jusqu’au choix du titre.

Saluons une œuvre littéraire remarquable .

J Boisson

Les Désoeuvrés

Aram Kebabdjian

Seuil

Les Désoeuvrés
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