L'Écart

Entre témoignage et roman autobiographique l’auteure raconte son addiction à l’alcool, puis sa longue remontée après une cure de désintoxication à Londres, renaissance qui la ramène vers ses iles natales d’Ecosse, les Orcades où ses parents continuent de vivre, séparés. La ferme familiale est vendue, le père vit dans une caravane au bord de ses terres. Là c’est le travail physique et la rudesse retrouvée du vent et de la mer qui l’aident à poursuivre son abandon de l’alcool, dans un contexte de vie sociale erratique, puis son activité professionnelle dans le recensement des oiseaux.

Le roman commence avec sa première vie, avec sa découverte de l’alcool à l’adolescence que l’auteure ne semble pas analyser, si ce n’est en évoquant un héritage paternel de dépression, dans l’avant propos du roman. Puis à Londres, étudiante puis entrée dans la vie professionnelle, elle perd systématiquement ses emplois et ses amours, ne pouvant résister à cette drogue dure, jusqu’au moment où elle s’engage dans une cure, et rejoint un groupe d’alcooliques anonymes.

Mais c’est son départ de la capitale et le retour dans une nature sauvage qui vont lui donner l’ énergie de continuer.

Le thème de la nature rédemptrice souvent présent en littérature et en sciences humaines est ici abordé de façon singulière, et même si le roman à certains moments glisse vers une apologie écologique (nous sommes conviés à apprendre les noms des oiseaux), le charme de l’Ecosse opère et la narratrice sait nous emmener dans son voyage si singulier, de la dépendance à la liberté par des chemins inattendus. Et les amoureux des iles Orcade y trouveront matière à nourrir leur amour !

L'Écart

Amy Liptrot

Traduit de l'anglais par Karine Reignier-Guerre

Éditions Globe