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Depuis la lettre au père de Franz Kafka (quelque peu ensevelie sous l'exégèse) le genre aura connu une certaine fortune. 

Ici Erri De Luca contrevient doublement à l'exercice. Un père s'adresse à sonfils, lequel est son interlocuteur fictif. 

"Je ne sais de quelle mère tu pouvais venir au monde, fils que je ne peux dire mien".

Un soir d'orage, lisant à la lueur de la bougie il se remémore le récit de ce menuisier qui s'inventa un fils. "Il le fait en bois" Le sien sera de l'écorce des songes. Brassée après brassée de souvenirs et de mots Erri De Luca se livre aux exigences de l'introspection avec lucidité et sans complaisance aucune. D'autant que son "fils" ne lui épargne aucun détour, le bouscule parfois non sans rudesse. Ce dialogue est empreint de ce sens aigu du poids du monde et de l'humanité qui sont la marque de toujours de Erri De Luca.

Sa mère "... une personne dure. Il me semblait naturel qu'une mère le soit", les années ouvrières, le miltantisme, Naples, la montagne, le feu de joie et la cendre des rencontres émaillent un récit aux accents parfois crépusculaires. Le passé n'a que faire du vrai comme de l'invraisemblable. Le passé est d'abord une affaire de mots et ceux de Erri De Luca emportent notre émotion.

CB
Le tour de l'oie

Erri de Luca

Traduit de l'italien par Daniele Valin

Gallimard - Du Monde Entier -

 

Le tour de l'oie
Erri de Luca

Erri de Luca

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