Habiller le ciel
“ L'écriture est une malédiction », écrit Eugène Ébodé.
Mais le livre écrit est une bénédiction, bénédiction dont je ne divulguerai pas ce qui en constitue la trame.
Le style de l'auteur n'est plus à commenter ni même ses talents de conteur-né.
La plume, il l'a dans la peau et elle glisse habilement sur nos peaux pour y déposer, tel un parchemin, cet écrit de la mère, écrit pour la mère et… dicté par la mère. Entendu par la mère, la Mama Africa que son fils rend à la vie, habillant ainsi le ciel de toutes les nuances de la vie. Et ce, pour l'éternité, en dépit des orages qui s'abattent, immanquablement.
« Nous n'avons pas conscience, m'a raconté Mère à Douala, un soir de pluie, qui survient comme une colère des cieux, combien le temps qui s'écoule est un catalyseur de l'orage. »
Le temps de l'écriture s'écoule. Reste ce Roman d'Eugène Ébodé, une victoire sur le temps. Au final, ce sein maternel cesse-t-il de nous nourrir un jour ?
Habiller le ciel, un coup de coeur et sans conteste l'un des plus beaux romans de l'auteur.
M.A
Habiller le ciel
Eugène Ébodé
Gallimard, Continents Noirs)